Dans mon précédent article expliquant le fonctionnement de Google Plus, Méthylbro affirmait que le nouveau service de Google était plus en concurrence avec Twitter qu'avec Facebook. Et il a raison. Expliquons le vrai sens des cercles pour nous en convaincre.

Le principe de Google Plus est de ranger des contacts dans des cercles afin de choisir à qui sera destiné chaque post. Lorsque je voudrais envoyer la photo de mon fiston, je choisirais de l'envoyer à mon cercle famille. Quand je voudrais demander l'heure de l'apéro after work, je l'enverrais à mon cercle collègue et quand je voudrais envoyer le lien de cet article, je l'enverrais au cercle public. Car nous sommes implicitement tous dans un cercle par défaut : le cercle public.

Et c'est là que la différence se fait sentir. Ajouter une personne à un cercle, c'est lui donner une particularité. On le sort du cercle anonyme des "gens public" et on le met dans un groupe de personnes le caractérisant. En fait, nous ne rajoutons pas une personne pour le suivre, comme sur Twitter, ou pour être son ami, comme sur Facebook, mais pour le qualifier. Nous avons plus intérêt à mettre le plus de personnes dans des cercles qu'à les ignorer, même si c'est pour les mettre dans un cercle "inconnus".

En terme de marketing, même si je m'y connais que très peu, c'est une perspective très intéressante, car au lieu d'attendre bêtement des followers ou des likes de la part d'anonymes, on peut trier nos prospects dans des cercles particuliers, et ainsi envoyer des messages beaucoup plus ciblés. Par exemple, le Community Manager d'OverBlog pourra ranger certaines personnes dans un cercle "bloggueurs", un cercle "bloggueurs professionnels", et un cercle "geek" et pourra ainsi décider d'envoyer un message portant sur les nouveautés techniques au niveau de l'infrastructure d'OverBlog uniquement au cercle Geek, et le lien vers un tuto pour changer son design au cercle des bloggeurs.

Quand on est émetteur, sur Twitter, le but est d'avoir un maximum de followers. Il faut donc inciter les gens à faire l'action de vous suivre. Sur Plus, c'est à vous de faire la démarche de cercler les gens. Et si vous arrivez à les intéresser, ils vous cercleront à leur tour et vous pourrez avoir une interaction plus précise avec eux.

En fait, nous sommes là face à une façon de cataloguer les gens la plus naturelle qui soit. Quand nous croisons une personne dans la rue, nous la cataloguons dans un cercle : le cercle des "blondes", le cercle des "beaufs", le cercle des "kékés en costard", le cercle des "amis" ("salut ça va ? Attends, je finis mon article et on va prendre une binouse !"), le cercle des "vieux", etc.